Salut peufien!
Alors comme les vacances sont déjà à moitié finies et ton esprit bien reposé je te propose un petit moment de distraction au milieu d’éventuelles révisions.
Et hop, allons nous moquez un peu d’un auteur poussiéreux qui t’as sans doute séduit ou ennuyé il y a quelques années.
J’ai nommé… Corneilles.
Et oui car bien qu’adulé aujourd’hui par les lettrés de tous poils, à son époque Corneilles avait aussi son lot de mécontents… qui un jour d’ennui avait pondu une petite pastiche que je te propose de découvrir.
Le chapelain décoiffé:
O rage ! ô désespoir ! ô Perruque m’amie !
N’as-tu donc tant duré que pour cette infamie ?
N’as-tu trompé l’espoir de tant de perruquiers
Que pour voir en un jour flétrir tant de lauriers ?
Nouvelle pension fatale à ma calotte !
Précipice élevé qui te jette en la crotte !
Crüel ressouvenir de tes honneurs passés,
Services de vingt-ans en un jour effacé !
Faut-il de ton vieux poil voir triompher la Serre ?
Ou te mettre crottée, ou te laisser à terre ?
La Serre, sois d’un roi maintenant régalé,
Ce haut rang n’admet pas un Poëte pelé ;
Et ton jaloux orgueil par cet affront insigne,
Malgré mes masles vers m’en a sut rendre indigne.
Et toi de mes travaux glorieux instrument,
Mais d’un esprit de glace inutile ornement,
Plume jadis vantée, et qui dans cette offense
M’as servi de parade et non pas de défense,
Va, quitte désormais le dernier des humains,
Passe pour me venger en de meilleures mains.
Si Cassaigne a du cœur, et s’il est mon ouvrage,
Voici l’occasion de montrer son courage ;
Son esprit est le mien, et le mortel affront
Qui tombe sur mon chef rejaillit sur son front. »
A savoir que les petits polissons auteurs de ce texte ne sont nuls autres que Racine, Boileau et un de leurs amis.
A bientôt pour un nouveau partage littéraire.
Ton dévoué Philibert